Le plan de Rome est le résultat des choix de l’architecte Paul BIGOT et témoigne de fait des recherches archéologiques à jour dans la ville italienne qui retrouve son statut de capitale en 1870. D’un point de vue scientifique l’objet porte une valeur évidemment importante puisqu’elle est un instantanée de la recherche sur la Rome du IVe siècle.

Mais cet objet est avant tout un objet esthétique qui se doit de porter l’émotion du regardeur. Il est aussi un témoignage précieux, encore plus que ceux que peut porter la science, basé principalement sur l’autorité des textes qui ne peuvent provoquer l’émotion visuelle du relief. La science ne se permet pas de représenter ce dont elle n’est pas sûre. Elle n’admet pas l’intuition mais uniquement les vérités acquises. L’objet porte dès lors une fonction de représentation dont l’enseignement et l’incitation au rêve ne peuvent se passer. Et comme le disait Pierre HARMEL : « En un temps comme le nôtre l’homme est, dit-on, attiré par les divertissements faciles et les manifestations spectaculaires, il répugne aux plaisirs qui font penser ; il préfère l’image au verbe, l’amusement des yeux aux exercices de l’esprit ».

Dès lors, l’objectif de notre action est avant tout de transmettre au public l’émotion que peut procurer ce relief, qui prévaut sur l’intérêt scientifique, qu’il ne sera pas pour autant question de négliger.

Divers ateliers seront proposés, dont certains ont été déjà mis en place lors des journées européennes de l’archéologie alors que la maquette faisait l’objet d’une animation aux Invalides, présentée par Sarah DESGRIPPES, étudiante en Master 2 à Paris 1. Ce seront différents ateliers réservés aux plus jeunes qui consisteront à se repérer dans Rome telle qu’elle est présentée sur la maquette, à identifier les différents édifices et à les comparer avec leur état contemporain à l’aide de différents plans et images. Nous proposerons pour les plus jeunes le plan de la maquette sous forme d’un puzzle qui sera l’occasion de comparer les différents plans de Rome mais aussi de comprendre l’organisation spatiale de la ville romaine.

A travers ces ateliers, nous pourrons également réfléchir au travail de l’architecte, mais également à la réalisation de la maquette de Rome, ce qui nous amènera à présenter une nouvelle version miniature réalisée en résine par Cyrille Gallinand (Université Paris 1).

En effet, il existe différentes copies du relief, certes plus faciles à transporter car en plâtre, mais celles-ci ne sont pas présentables puisqu’elles sont exposées à Caen et à Bruxelles. L’originale réalisée en bronze est difficilement transportable à cause de son poids, mais comme pour les copies également à cause de sa taille. En effet, quand les différentes pièces de la maquette sont assemblées, cette dernière fait plus de 70 m².

C’est donc un véritable défi de créer un programme de médiation autour de cette objet exceptionnel. Ce sera ainsi l’occasion de présenter l’apport des nouvelles technologies pour la médiation et l’archéologie à travers la maquette 3D en présentant également le processus de la modélisation en trois dimensions (photogrammétrie). Enfin, il s’agit également d’explorer les possibilités de recherche qu’offre les nouvelles technologies : une meilleur compréhension de l’objet, une nouvelle visibilité ?