La science-fiction a toujours aimé jouer avec le temps, qu'il s'agisse de réécrire l'histoire, avec les uchronies, d'explorer les paradoxes du voyage dans le temps ou de se donner le grand frisson relativiste des voyages interstellaires à des vitesses inimaginables.

Je tenterai de montrer que, au-delà de ces vertiges ludiques, la "suspension volontaire et temporaire d'incrédulité" qu'elle sait aussi susciter chez ses lecteurs peut aussi constituer un moyen précieux de nous libérer aussi bien de l'expérience trop routinière qui nous empêche souvent de vraiment penser le temps que des "formes _a priori_ de la connaissance" dans lesquelles la philosophie a parfois voulu enfermer ce concept.